Mai 2019 - Art asiatique et archéologie
1118. Sarcophage sur le thème de l’enlèvement de Proserpine par Pluton, art romain, IIIe-IVe s ap. JC dans la tradition hellénistique
Marbre, 40x105x45 cm
Face principale, partie droite : le dieu des enfers monté sur un char tiré par deux chevaux soulève à deux bras la jeune Proserpine. La femme étendue sous le char de Pluton est la personnification du lieu de l’enlèvement, la plaine d’Enna en Sicile ou la région d’Eleusis en Grèce. La femme agenouillée auprès du char peut s’interpréter comme étant une des compagnes de Proserpine, surprise alors qu’elle cueillait des fleurs. La partie gauche met en scène l'attelage de Déméter, la mère éplorée de Proserpine. La déesse ne conduit pas elle-même son char, car elle tient dans chaque main une torche allumée et son manteau se déploie autour de sa tête comme un nimbe. Le petit cocher qui le conduit n’est autre que l’Amour (Eros), lequel a inspiré la passion violente de Pluton. Au second plan, à demi caché par les deux chevaux, se montre Vénus, alliée de Pluton. Elle semble soulever son manteau au-dessus d’elle, pour signifier qu’elle vole dans les airs.
Les côtés sont sculptés en relief plus léger, celui de gauche représente la défunte qui s’apprête à monter à bord de la barque de Charon, le passeur, qui a pour fonction de conduire les âmes à travers le marais de l’Achéron, le fleuve des morts. Derrière lui, la voûte rocheuse symbolise l’entrée du monde souterrain. Celui de droite décrit l’arrivée à destination de la défunte. Pluton se tient sur un trône à haut dossier et prend la femme par le poignet, façon de l’inviter à pénétrer sans crainte dans son royaume. Entre les deux personnages, Hermès, reconnaissable au caducée qu’il brandit à la manière d’un sceptre, tourne la tête vers la femme, comme s’il lui adressait des paroles d’encouragement. La présence du dieu messager s’explique par le fait qu’il joue aussi le rôle de psychopompe ou conducteur des âmes.
Estimation : 5000/8000
Adjugé à : 5000